Si un fossile contient des poissons de tailles et d'espèces différentes, cela constituerait-il une preuve concluante qu'ils vivaient ensemble car le groupe avait des habitudes similaires ?

Pas nécessairement.

Les fossiles contenant des poissons de différentes tailles et espèces ne fournissent pas de preuves concluantes qu'ils vivaient ensemble en groupe ou qu'ils avaient des habitudes similaires. Plusieurs facteurs doivent être pris en compte lors de l’interprétation de telles découvertes de fossiles.

1. Taphonomie :La taphonomie est l'étude des processus qui conduisent à la préservation des organismes et de leurs restes sous forme fossile. Le processus de fossilisation peut être complexe et implique souvent le transport et le tri de matières organiques. En conséquence, les fossiles peuvent parfois s’accumuler dans des endroits spécifiques, tels que les deltas de rivières ou les environnements côtiers, où différentes espèces et classes de taille d’organismes peuvent avoir été rassemblées après leur mort.

2. Représentation temporelle :Les fossiles trouvés ensemble dans la même couche rocheuse peuvent ne pas avoir vécu au même moment. La formation de roches sédimentaires peut se produire sur de longues périodes, pouvant s’étendre sur des milliers ou des millions d’années. Des fossiles d’espèces et de tailles différentes trouvés dans la même couche rocheuse pourraient avoir vécu à des époques différentes et n’auraient peut-être pas interagi directement.

3. Conditions environnementales :La présence de poissons de différentes tailles et espèces dans un assemblage de fossiles peut également être influencée par des facteurs environnementaux. Par exemple, certains habitats, tels que les estuaires ou les récifs coralliens, peuvent abriter un large éventail d’espèces de poissons de tailles et de stratégies alimentaires différentes. L'assemblage de fossiles peut représenter un instantané de la diversité de la communauté de poissons qui habitait cet environnement particulier.

4. Prédation et récupération :Les restes de poissons fossilisés peuvent également résulter d'activités de prédation ou de récupération. Les poissons prédateurs plus gros peuvent s'être attaqués à des poissons plus petits, ce qui entraîne une accumulation de poissons de différentes tailles au même endroit. De même, les charognards peuvent avoir rassemblé et nourri des poissons morts, rassemblant des restes de différentes espèces et classes de taille.

5. Préservation différentielle :Le potentiel de préservation des différentes espèces de poissons et classes de taille peut varier. Les poissons plus petits ou ceux dont le squelette est plus fragile peuvent avoir moins de chances d'être préservés que les poissons plus gros ou ceux dont les structures squelettiques sont plus robustes. Cela peut entraîner une représentation biaisée de la communauté réelle de poissons dans les archives fossiles.

Par conséquent, même si la présence de poissons de différentes tailles et espèces dans un assemblage fossile peut fournir des informations précieuses sur l’environnement et la biodiversité anciens, elle ne démontre pas de manière concluante qu’ils vivaient ensemble en groupe ou partageaient des habitudes similaires. Une analyse détaillée et la prise en compte des processus taphonomiques, de la représentation temporelle, des conditions environnementales et des biais de préservation sont nécessaires pour interpréter avec précision ces découvertes de fossiles.